Cette
plante est phanérogame, dicotylédone, annuelle, monoïqueX.
FAMILLE: Astéracées ou Composées (Asteraceae).
SOUS-FAMILLE: Tubuliflores.
TRIBU: Ambrosiées, elle comprend 5 genres : Ambrosia
(35 espèces = sp), Dicoria (3 sp), Hymenoclea (2 sp), Winged ragweed, Iva
(10 sp), Xanthium (2 sp).
GENRE: Ambrosia, la plupart des
flores modernes incluent Franseria
dans Ambrosia.
ESPÈCE : nom latin : Ambrosia artemisiifolia L.
(synonymes : A. elatior
L. ou A. artemisiaefolia L) ; nom français : Ambroisie à
feuilles d’armoise.
La plupart des flores retiennent entre 20 et 45 espèces (voir
jusqu’à 15 seulement) selon les auteurs.
La plante qui nous préoccupe, celle qui recouvre des champs entiers dans
certaines zones de la Région Rhône-Alpes est bien l’Ambroisie à feuilles
d’armoise, que pour simplifier, nous appelons par la suite Ambroisie.
C'est aussi la plante communément appelée Petite Ambroisie, bien qu’elle
mesure en moyenne 60 à 80 cm et puisse atteindre parfois deux mètres de
hauteur, elle est dite ‘petite’ en raison de la dimension de ses feuilles.
Aux Etats-Unis elle est appelée ‘short’ ou ‘annual’ ou ‘common
ragweed’, au Québec ‘petite herbe à poux’.
D’autres espèces du genre Ambrosia ont été rencontrées et identifiées en France par les
botanistes, mais elles demeurent très rares et de plus, très localisées.
A. maritima L. est
retrouvée très exceptionnellement en France sur le littoral méditerranéen.

A.
tenuifolia Sprengel a été
identifiée dans plusieurs localités du Var, plus récemment dans l’île
de Porquerolles mais aussi dans les Bouches du Rhône, le Gard, l’Hérault.
A. psilostachya DC (western ragweed) identifiée par A.
Queney dans la région lyonnaise en 1942 et 1943, dans le quartier de la
Croix-Rousse (vers l’hôpital du même nom) à Lyon et sur les bords du canal de Jonage. Elle n’y a jamais été
retrouvée par trois botanistes hautement compétents, retournés sur place,
dans ce but; elle a cependant été décrite dans la flore Ligéro-Rhodanienne
de M. Coquillat (1965), citée par
B. Ramay.
A. trifida
L (giant ragweed) : elle sévit actuellement dans les cultures de tournesol du département
de l’Aude qui représenteraient plusieurs milliers d’hectares. Elle n’est pas
mentionnée dans la flore lyonnaise de Netien
qui ne cite qu’A. artemisiifolia
L. et A. psilostachya
DC.

Lorsqu’il
s’agit d’une autre espèce nous la nommons selon la dénomination botanique,
quand il s’agit de pollens nous sommes obligés de les nommer Ambrosia
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Description, cycle
biologique
Selon la chaleur du sol, son
environnement, l’Ambroisie sort de terre en mai ou juin, pousse assez
lentement jusqu'en juillet, puis se développe très rapidement au cours de la
deuxième quinzaine de ce même mois, période au cours de laquelle apparaissent
les bourgeons inflorescentiels.
Les plantules sont assez caractéristiques
pour pouvoir être reconnues dès l’apparition des deux premières feuilles.
Les cotylédons sont simples, entiers, elliptiques, plus ou moins persistants.
La première paire de feuilles est mise en place presque en même temps. Ces
deux premières feuilles sont divisées le plus souvent en trois à cinq
segments et quelquefois tout juste trilobées. En quelques jours, 3 à 4 paires
de feuilles sont présentes, opposées et décussées. Les feuilles suivantes
augmentent leur nombre de divisions segmentaires et deviennent progressivement
bipennatipartites, montrant le même vert et la même pilosité que les feuilles
adultes.
Leurs bourgeons axillaires se développent activement.

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Novembre
Décembre
Janvier
Février
Mars:
DORMANCE

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La
dormance a été identifiée jusqu'à 40 ans (durée de l'étude) par
des Canadiens, un temps plus long est-il possible ?
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Mars
Avril
Mai
GERMINATION
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Sort de terre environ
début mai
pousse lentement jusque mi- juillet

puis pousse très vite:
fin Juillet Inflorescences |
 
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fin Juillet,
Août, Septembre, début Octobre
floraison , libération des pollens
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fin Juillet,
Août, Septembre, début Octobre
floraison , libération des
pollens
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La tige est dressée, pourvue de
sillons longitudinaux, souvent plus ou moins lavée de pourpre, souvent velue et
rameuse, elle peut être mince mais des tiges de 2 cm de diamètre ne sont pas
rares, en particulier dans les champs de tournesol.
La racine principale, "à
pivot" pour L.
Mitich est mentionnée développée
par G. BONNIER, elle est souvent résistante à arracher et peut percer des sols
très durs. Dans la nature, cette racine pivotante est plus ou moins apparente.
Les feuilles moyennes sont opposées, les feuilles supérieures sont
alternes: les limbes, très découpés, sont à contour ovale-triangulaire,
leurs segments sont divisés en lobes aigus ou profondément dentés. Leur
couleur verte est identique sur leur face supérieure et sur leur face
inférieure (à l'opposé de l'armoise). L'odeur
des feuilles froissées est forte (contrairement aux affirmations
de nombreux auteurs) du reste d’après G. BONNIER le mot Ambrosia
signifie en grec - odeur exhalée par les feuilles . Cette odeur si souvent niée,
à tort, est sublimée dans un article de
L. W. MITICH qui écrit “ to
me it is rich, strong, powerful, fit
odor for the Gods”…(il n’y est certainement pas allergique).
Les inflorescences, de cette plante
monoïque se forment vite. Les fleurs
mâles sont réunies en capitules pendants, regroupés
sous forme d'épis allongés et verdâtres au sommet de la tige ou des rameaux
de la plante. Le sommet de la tige peut comporter plusieurs épis. Ils peuvent
atteindre 15 cm de long. La chaleur et le vent, aidés
parfois par une petite quantité de pluie, permettent aux nombreux pollens de
sortir des capitules mâles puis d'être aéroportés. Les fleurs femelles se situent le plus souvent à l'aisselle des
feuilles. Dans ce cas, ces capitules ne renferment chacun qu’une seule fleur
pistillée.
Les comptages chromosomiques ont établi un nombre de 2n=36 (18,
26), alors qu’Ambrosia trifida 2n=72, 108 ou 144. L’hybridation interspécifique
est possible.
Après
pollinisation anémogame, les fleurs femelles donnent des fruits
qui parviennent à maturité en octobre et novembre. Un plant de taille moyenne
peut donner environ 3 000 fruits. D'après C. Dickerson
et R. D. Sweet, il a pu en
être dénombré 62 000 sur un pied particulièrement prolifique. Ces fruits,
ovoïdes et lisses, portent au-dessus de leur sommet, 5 à 6 épines et se
terminent par un bec à peine bifide de plus d'1 mm et des pointes aiguës dépassant
nettement 0,3 mm à maturité . Le fruit est appelé akène (ou achaîne, les
deux orthographes sont acceptées): la taille de l’akène de l’Ambroisie est
comprise généralement entre 3,5 mm et 6 mm. Certains sont verts, d'autres marrons,
d'autres violacés selon la couleur de l’enveloppe : tombés au sol, ils
libéreront les futures semences. Ils sont produits en très grande
quantité (comme les pollens), ce qui explique la conquête du territoire par
cette herbe, dite "mauvaise" par les non botanistes.
La majorité des pieds est à prédominance mâle, plus rarement à prédominance
femelle. Certains pieds
sont entièrement femelles.
Cela est plus fréquent si les pieds ont
été cassés, abîmés, tondus trop haut. Les longs pédoncules
remarquablement grêles de ces plantes peuvent alors porter de très nombreux
akènes
qui ne sont alors pas obligatoirement situés à l'aisselle des feuilles comme
cela est décrit classiquement dans les pieds à
la fois mâles et femelles. L'été, la couleur verte des nouvelles jachères est uniforme. Dès l'automne,
rapidement, Ambrosia artemisiifolia L.
change de nuance et devient marron. L’Ambroisie disparaît totalement le plus souvent en décembre, se “ volatilisant ”
presque, à l'encontre des armoises dont on peut voir les tiges et les rameaux
devenus bruns, beaucoup plus tard, se dresser tout l'hiver et même parfois un
an après leur année de naissance. Il nous a été cependant donné
d’observer exceptionnellement des plants non détruits en hiver portant des
tiges rameuses, sans feuille.

Phénologie
Germination
Les semences de l’Ambroisie
ne germent pas toutes immédiatement après leur récolte. La plupart d’entre
elles sont en état de dormance.
G. VINCENT, au Canada,
a établi que les semences pouvaient rester dormantes de nombreuses années,
jusqu’à 40 ans. Il est permis de penser que cette durée peut être supérieure
puisque 40 ans représentent uniquement la durée de cette observation.
Aujourd’hui, la germination et les premiers
processus de croissance de la radicule et de la tigelle de la plantule peuvent
être prédits grâce à la modélisation, dans diverses conditions de thermopériode,
de photopériode ou de potentiel hydrique. Dans le sol, la profondeur d’enfouissement des
semences d’Ambroisie module les effets prévisibles de germination : les
pourcentages de plantules levées diminuent de 20% lorsque la profondeur
d’enfouissement croît de 2 cm à 15cm,
ce qui contribue aussi à l’étalement des levées dans le temps.
Croissance
Etudes AFEDA. L'association a étudié la croissance de la
plante en 1985, la chronologie de la levée en
1996: ces recherches sont décrites dans ses livres. L’Ambroisie est souvent
de petite taille sur les terrains entretenus et de très haute taille dans les
terrains vagues et les cultures où elle peut former de véritables buissons.
Le développement
de cette herbe varie en effet avec la couverture végétale du terrain. L’Ambroisie,
dans tous les cas, pousse de façon à dépasser légèrement la taille des
plantes avec lesquelles elle se trouve en compétition. Dans le goudron fendillé
d’une route, elle ne mesure que quelques centimètres; sur un terrain propre
et caillouteux, sans compétition, elle ne dépasse pas 30 à 40 cm.; dans un
champ de maïs, sur un chantier, elle peut mesurer un mètre; enfin elle peut
atteindre 2 mètres, dans un champ de tournesol ou un verger de pêchers. Les
plants d’une telle hauteur forment des centaines d’inflorescences, alors
que, sur un terrain dénudé, la taille peut être si faible qu’il ne s’en
forme qu’une seule. C’est ce polymorphisme qui la rend difficile à
identifier par une personne non avertie mais seulement lors des premières
tentatives.
Floraison
La phénologie de la floraison est bien connue par l’intermédiaire
des comptes polliniques effectués par l’AFEDA, il en sera reparlé dans le
chapitre « Comptes polliniques ». Des observations isolées
montrent cependant que la floraison peut s’étendre sur un large intervalle de
temps. Exceptionnellement le calendrier pollinique 1996 de l’AFEDA a mentionné,
pour la région lyonnaise, de rares pollens d’Ambroisie en février et en mai.
Il était permis de penser que ces pollens ne correspondaient probablement pas
à des pieds fleuris à ces moments-là mais plutôt à des pollens résiduels
remis en circulation dans l’air lors d’une activité humaine nécessitant de
retourner la terre. La floraison la plus précoce que nous ayons observée l’a
été dans l’Ain, le 18 juin 1995, néanmoins des pieds fleuris ont tout de même
été notés fin décembre 1996 mais aussi durant l’hiver 2000-2001. Durant
cet hiver, particulièrement doux, quelques pieds d’Ambroisie ont résisté
jusqu’au léger gel de février. Néanmoins l’un d’eux a passé l’hiver
et refleurit abondamment durant l’été 2001. Ces dates extrêmes pourraient
correspondre à des conditions particulières d’exposition. Les quelques
individus fleuris ont alors un impact limité ou plutôt nul sur la santé puisque peu
nombreux.
Fructification
La
maturation des semences est difficile à suivre. L’étude externe d’un
akêne ne permet pas, a
priori, de dire s'il est mûr ou non. Dans ces conditions, il est bien
difficile de suivre la phénologie de la fructification.
Etude
AFEDA. L'association a étudié le nombre de pieds d’Ambroisie sur
un même site de 1992 à 1996 . Les plantes ont été arrachées régulièrement
à partir de la mi-août mais laissées sur place. Malgré
cela, la population étudiée s’est multipliée. Si l’hypothèse
d’apports externes constants est admise, alors, il est probable que des
semences viables ont été produites dès mi-août, ces semences peuvent avoir mûri
avant ou après l’arrachage. Quoiqu’il en soit, dès août, la destruction mécanique, donc
partielle, de l’Ambroisie n’est plus suffisante pour éviter un réensemencement,
il est nécessaire de détruire les plantes.
Le pollen
Les grains de pollen d’Ambrosia
sont sphéroïdaux à sphéroïdaux aplatis, le diamètre équatorial varie d’environ 17 à 29 µm. Ils sont pourvus de 3 sillons et 3 pores (tricolporés),
les sillons méridiens sont courts, les pores germinaux sont situés au milieu
de la longueur des sillons. L’exine (membrane extérieure)
est plus ou moins granuleuse et couverte d’épines courtes. Ambrosia est une plante anémophile (les grains de pollen sont
transportées par le vent pour féconder les fleurs femelles).
Ces grains de
pollen sont facilement aéroportées en raison de leur faible densité (0,63) et
de leur vitesse de sédimentation peu élevée (1,56 cm/seconde, op. cit.), ils
peuvent, selon Girsh parcourir
jusqu’à 65 km, et probablement plus, avant de se déposer. Il est établi que les conditions d’humidité jouent un rôle important dans l’émission du
pollen chez Ambrosia artemisiifolia L..
Fischbach , d’après des études
effectuées aux Etats-Unis, avance que 45% des grains de pollen sont émis entre
le lever du soleil et midi dont 75% avant 6h du matin. Comme la plante a une
forte production pollinique, 2,5 milliards de grains pourraient être émis en
une seule journée par un seul pied. Un gramme de pollen contient 90 millions de grains, le pollen d’Ambrosia
contribue de façon importante à la « pluie pollinique » dans
les régions où elle est implantée.
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